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L’état d’urgence intérieur – Challenge Relation #19

Hello cher jardinier d’amour 🙂

Comment vas-tu?

Je suis heureux de te retrouver sur ce blog, ça faisait longtemps que je n’y avais pas mis les pieds moi-même. Je sais que créer du lien à travers un blog, en particulier en restant anonyme comme c’est mon choix (pour l’instant), reste relativement impersonnel…et pourtant, la joie que j’éprouve à écrire me semble authentique…n’est-ce pas magique ? 🙂

Un peu de blabla sur ma vie (si ça t’intéresse… 🙂 )

Bref, je ne vais pas m’étendre sur les raisons de mon absence, disons que j’avais besoin d’une grosse pause. En fait, je ne suis même pas sûr de revenir complètement sur ce blog, aussi régulièrement que je le faisais avant. Je vais te partager des contenus beaucoup plus simples, beaucoup moins travaillés, et seulement quand j’ai l’élan de le faire (et surtout le temps ;)). En ce moment j’ai une année d’études assez prenante.

Je me dis qu’en tant qu’ « ambassadeur » de l’amour de soi, je me dois de respecter mon besoin de repos. En cela, ne pas écrire sur ce blog est parfois donc le meilleur moyen d’incarner le changement que je veux voir dans le monde…

Tu reconnais sûrement dans la fin de la dernière phrase une célèbre citation de Gandhi. Ça tombe bien! Je voulais justement utiliser notre bon vieux Gandhi et une autre de ses citations pour introduire le sujet du jour. Contrairement à beaucoup d’articles que j’ai écrits sur ce blog, ce sujet est presque entièrement tiré de ma propre expérience, et non de quelque livre/contenu quelconque de développement personnel ou spirituel que j’ai absorbé dans les dernières années. Evidemment, jamais rien dans ce blog n’a été inventé par moi: la connaissance n’est pas quelque chose d’inventée par l’homme. Selon moi (et beaucoup), elle est transmise, canalisée, voire capitalisée par celui-ci… bref, je m’égare, revenons-en au sujet:

L’état d’urgence intérieur: comment le vivre, l’accepter, et le transcender?

Tu dois être en train de te demander de quoi je parle, et en quoi ça peut bien te concerner. Si tu ne te reconnais aucunement et à aucun endroit dans les lignes qui vont suivre, je te prie de me contacter en commentaires, je suis curieux de connaître ton cas :p !

D’abord, c’est quoi l’état d’urgence intérieur?

Gandhi dit de vivre comme si nous allions mourir demain matin. C’est ce que j’ai fait pendant de nombreuses années, presque malgré moi. Je vivais dans un état d’urgence à l’intérieur de moi. Je ne vivais que pour le court-terme (non pour le présent) et cela avait des conséquences sur mes actions au quotidien, ma persévérance, ma vision de la vie, mon comportement, et tout un tas d’autres trucs à un niveau inconscient. Je fuyais le monde, les gens, la réalité, et plus que cela, je me fuyais moi-même. Je parle au passé dans cette phrase, mais finalement, en y regardant de plus près, cette tendance est loin d’être éradiquée.

Je vivais dans un état de stress presque post-traumatique : je me réveillais la nuit, en nage, sujet à une grande tension physique et à une activité mentale frénétique au caractère obsessionnel que je jugeais incontrôlable sur le moment.

Pourquoi cet état d’urgence intérieur est-il présent ?

Certes, je pourrais dire que l’instabilité sociétale, ainsi que certains évènements personnels ayant pu causer un trauma, avaient une influence non négligeable sur ma manière de voir le monde et mon repli sur moi-même.

Et pourtant, je suis certain qu’il existe un grand nombre de personnes vivant ou ayant vécu sur cette planète qui sont sorties indemnes d’évènement similaires à ceux que j’ai vécus, ou du moins avec la tête bien plus haute que moi :p.

En fait, je crois que la différence entre ces personnes-là et moi se joue sur quelque chose de bien plus simple, et en même temps de bien plus insaisissable, indéfinissable: pour toi et pour t’aider dans ta compréhension, je vais le nommer en donnant à cela une description, un nom…mais il est possible que ça ne te parle pas, ou pas totalement…c’est à toi de plonger dans ce que tu ressens pour mieux comprendre et intégrer ce que j’essaye tant bien que mal d’expliquer :). Il est possible également que je ne parle tout simplement pas avec un recul assez grand pour pouvoir complètement et clairement exprimer et expliquer cet état. Bon courage, donc 🙂

Une mauvaise vision de la vie ?

Pour moi, la raison pour laquelle je vivais dans un état d’urgence résidait dans ma vision erronée de la vie: je ne vivais pas pour moi-même. D’ailleurs, je ne vivais pas tout court, je survivais. Je ne posais donc aucune valeur dans un développement à moyen et long terme de ma personnalité, de mes goûts, de mes traits de caractère, de mon style et ma qualité de vie, et de mes relations avec les autres. Pourquoi ? Pour une raison toute simple : tout cela n’existait pas. Je niais la réalité. Et j’avais raison, en un sens, c’est vrai que la réalité n’a rien d’objectif.

Pourtant, ça ne « marchait » pas. Je n’étais pas heureux. J’étais encore plus stressé.

En niant la réalité, je niais une partie de moi qui était beaucoup plus profonde, beaucoup plus solidement enracinée ce que je pensais.

A quoi bon ranger sa chambre lorsqu’on va mourir demain ? A quoi bon prendre sa douche ?

A quoi bon avoir une hygiène de vie intérieure et extérieure ?

Comment sortir de l’état d’urgence?

1 – Elargir sa vision à long-terme

Je pense que ce passage d’une vision court-terme à une vision long-terme qui joue un rôle au niveau cérébral

  • à long terme, on voit moins directement la conséquence de nos actions rapidement, donc on agit plus de manière persévérante, endurante, voire presque désintéressée
  • la partie de notre cerveau associée à un mode de survie a un fonctionnement binaire « attaque/défense » qui tue la créativité, fragilise la relation avec nos proches, nous-mêmes et le monde…

2 – Relativiser

Relativiser est une nuance subtile à comprendre. Quand Gandhi nous appelle à vivre comme si nous devions mourir demain, on a vite fait de mal l’interpréter, comme je l’ai fait au début.

Une compréhension plus profonde de cette citation est double:

  1. En effet, nous pouvons mourir demain. Nous n’avons pas de grande signifiance en tant qu’individu. Notre personnalité existe, nous avons des actions dans le monde, nous pensons, nous ressentons, et pourtant quelle est l’importance de tout ceci? Très relative, convenons-en.
  2. Et pourtant, nous vivons, et il y a un miracle de taille: cette chose insignifiante que nous sommes, aux mouvements informes, incohérents au cours d’une vie, baignée d’inconscience et de travers de toute sorte, a en elle/est baignée d’une petite étincelle de conscience lumineuse. Le simple fait que nous ayons ce germe de conscience de soi, et nous puissions convenir de l’insignifiance de ce que nous sommes, démontre un recul, une hauteur qui dépassent de loin l’apparent phénomène que nous sommes.

Finalement, ce qui doit peut-être jaillir des paroles de Gandhi, c’est ceci (du moins je l’interprète ainsi): nous ne sommes pas cela. Et en même temps, nous avons la chance inouïe de faire l’expérience d’être cela, ne serait-ce que pour une journée. Nous avons la chance de goûter à la joie d’être humain, de ressentir des émotions humaines, d’avoir une vision étriquée de la réalité…mes propos paraissent peut-être ironique, et pourtant, c’est une chance unique! La citation de Gandhi est un message de joie d’être profonde.

Ce second « moyen » de sortir de l’état d’urgence intérieur m’amène à la troisième partie et à la conclusion (et oui déjà :’) ).

Le lâcher prise réel

Le lâcher prise, dit-on souvent, c’est accepter de ne plus contrôler. C’est accepter de se laisser porter par le courant de la vie.

Ce n’est pas baisser les bras. Ce n’est pas non plus se dire que ce n’est plus la peine d’agir ou de tenter quoi que ce soit. Ce n’est pas cesser tout effort.

Approfondir notre vision du lâcher prise

En fait, le lâcher prise réel, profond, n’a rien à voir avec nos actes, ni même nos pensées, ni même nos émotions. Dans le cas inverse, ce ne serait pas du lâcher prise mais une tentative de contrôle, certes plus subtil et épuré, exercé sur notre expérience. Le lâcher prise « réel », comme j’aime à l’appeler, est inconditionnel. Il ne peut donc dépendre de tout cela. Il consiste à se ramener à la paix et à la confiance, à l’amour, à la détente, au coeur même de ce qui s’oppose à tout cela. Le lâcher prise est la confiance totale en l’existence du point d’immobilité à l’intérieur de nous, alors même que la tempête fait rage tout autour, alors même que nous perdons justement la conscience de ce point de paix…

C’est pour cela que ce lâcher prise est complexe à définir pour moi. Il appelle alors forcément à une définition de l’être humain qui dépasse l’être humain, comprenant mais ne se limitant pas à notre mentalité, à notre corps, ou à nos émotions…

Le lâcher prise, en des termes plus abordables et concrets

Le lâcher prise, c’est accepter de faire de son mieux et d’obtenir des résultats médiocres. C’est accepter de tout donner pour ce qui est important pour nous (y compris notre propre bien-être, notre propre estime), alors même que tous les compteurs sont au rouge.

C’est accepter la sensation d’inconfort et continuer à agir malgré cela.

En ce sens, le plus grand des lâcher-prises est celui de Rafael Nadal, ou de tout autre grand sportif, qui s’est donné à l’entraînement des heures durant tous les jours pendant des décennies : Rafael ne savait jamais s’il allait gagner à l’avance, la seule chose sur laquelle il avait un pouvoir, c’est la présence à ce qu’il faisait dans l’instant.

A l’inverse, lâcher prise c’est aussi savoir laisser tomber ce qui n’est pas, à l’instant T, à notre service.

Le mot de la fin

Pour finir, j’aimerais t’apprendre ou te rappeler la fin de la citation de Gandhi:

Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours.

Gandhi

Gros bisous, porte-toi bien <3

Signé: Max le jardinier en chef

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